Ah, Novembre … Le mois du NaNoWriMo où tous les auteurices se tapent la tête contre leur bureau et murmure des mots d’agonies à Twitter. Au premier jour de novembre, tout le monde était motivé et plein de conseils pour écrire fleurisse sur la toile. Au trente novembre, tout le monde est roulé dans un plaid, le cerveau au pied et tente de trouver les 50 (ou 5 000) mots qu’il manque.
Il y a pas à dire, NaNoWriMo c’est un bon mois.
C’est quoi NaNoWriMo ?
Un challenge pour les gens qui veulent écrire en un mois une nouvelle complète !
Du 1 au 30 novembre, les auteurices avancent au rythme d’environ 1666 mots par jour vers une nouvelle complète d’environ 50 000 mots.
L’acronyme lui, veut dire National Novel Writing Month, soit en français Mois national de l’écriture de nouvelle.
C’est un challenge qui a son site dédié qui permet de gagner des badges, voir sa progression et ses statistiques tout au long du mois et surtout, de rassembler les gens. C’est surtout ça qui aide à motiver : les badges !
Pas de gagnant (enfin, si, pleins de gagnants), le but est de participer avant tout et se dépasser. Celleux ayant réussi à atteindre les 50k tant désirés peuvent obtenir des réductions pour des logiciels dédiés aux écrivains, mais surtout la satisfaction d’avoir réussi et survécu au mois de novembre.
Pourquoi 50 000 mots ?
C’est un chiffre qui semble aléatoire, mais qui est en fait un nombre de mots qui est difficile à atteindre, mais faisable pour les personnes ayant un emploi ET des enfants.
Pour ce qui est de la définition de nouvelle … C’est pour définir en un seul mot « une œuvre relativement longue de fiction ».
Certains profitent du mois pour explorer des styles scénaristiques peu explorer, avancer une histoire déjà entamée ou comme beaucoup : réaliser une nouvelle complète de A à Z en un mois.
Mon histoire avec NaNoWriMo
J’ai participé l’an dernier (2017) à NaNoWriMo en totale débutante et … j’ai écrit Par-delà le clavier.
Ce fut un évènement marquant de ma vie et oh mon chat que j’adore cette fanfiction. Je n’avais jamais fini quoi que ce soit niveau littérature avant ça et j’me suis donc découverte un amour pour les mots (et les maux qui vont avec). J’ai fait plein d’erreurs et beaucoup appris.
Cette année (2018) j’étais donc motivée à bloc pour participer encore une fois, ce coup-ci pour continuer l’écriture de Par-delà le voile (oui, le second tome de ma fanfiction).
50 000 mots plus tard, ce fut encore une réussite et malgré quelques difficultés, une joie.
Je suis fière de moi à chaque fois.
Quels sont donc mes 5 conseils pour y participer et réussir à écrire 50K ? (la seconde va vous étonner)
- Avoir des potos ça aide
- Ne pas se relire
- Autant que possible avoir une idée d’où on va
- Cocooning-party
- Se connaitre
Les ami-e-s
Par le pouvoir du crâne ancestral !
Je ne parle pas de bêta-lecteur, qu’on soit bien clair (pour celleux ne le sachant pas, le but d’un béta-lecteur est de vous relire, vous critiquez et vous aider à vous relire avec un œil neuf repérant plot-holes, incohérences scénaristiques et autres erreurs), mais bien de gens avec qui papoter de tout et de rien, avec qui partager vos astuces et vous décoincer si jamais … bah ça coince.
Le but n’est pas de leur détailler votre histoire ou de leur faire lire, mais d’échanger librement et vous sortir un peu le nez de votre histoire. Changer d’air quoi et pourquoi pas, vous échangez vos bonnes adresses, vos aides et des gifs de Shia LaBeouf.
Et pis, voir vos amis parler de leur NaNoWriMo … ça aide à se dire « si ielle y arrive, je peux le faire » et s’y remettre dans son coin. Sans virer dans la compétition, comparer son avancée, c’est toujours plus motivant que de rester seul dans son coin.
Ne lis tes ratures pas
François Pérusse sort de ce corps.
NaNoWriMo c’est le mois où il faut avancer sévère. 1666 mots par jour, c’est environ une heure d’écriture. Vous avez une vie, vous avez pas une seconde heure dans votre journée à perdre à vous relire (si vous l’avez, continuer d’écrire, c’est bien d’avoir de l’avance sur le challenge en cas d’imprévu). C’est aussi long que c’est court, une heure.
Ce mois-ci, vous avez une nouvelle à sortir de votre magnifique tête et à faire parvenir au monde.
Concentrez-vous sur l’écriture. J’appelle ça du Freewriting : on écrit, on réfléchit pas trop.
C’est la version pas belle de votre histoire et en théorie, ça sera donc sa pire version. C’est pas de la belle littérature qu’on fait en novembre.
Mais c’est le but !
En janvier ou plus tard, après une bonne pause, vous reviendrez sur ce que vous avez fait pour corriger et enfin, présenter au monde entier cette gemme que vous avez polie.
Cela vous semble nul pour le moment ? Vous inquiétez pas, j’vous promets que ça ira mieux. C’est un brouillon, mais on a tous besoin d’un brouillon avant de pondre une merveille. Vous aurez du temps pour vous relire plus tard, vous ralentissez pas, vous avez un mois entier à tenir et un rythme à garder. N’hésitez pas à avoir un document à côté de vous pour noter toutes les prochaines corrections. Vous ne pouvez pas écrire librement et reécrire en même temps, votre cerveau est sois en mode créatif, sois en mode critique. Ayez donc un endroit pour annoter les corrections à faire, les plot-holes à réparer à la relecture et de manière générale, noter tous les changements que vous ferez dans une seconde phase : comme ça vous n’oublierez pas de le faire et vous pouvez retourner écrire sans vous en vouloir !
Garder le cap
Savoir où on va, c’est bien pour avancer.
Je dis pas d’avoir quarante pages Word détaillant les futurs chapitres (ou alors, si, si ça vous aide, c’est ça que je vous conseille), ça peut être un post-it avec trois mots écrits au bic. Juste savoir ce que vous voulez de votre histoire et une idée, même vague de la route et de la fin, ça évite la page blanche.
Qu’est-ce que vous voulez écrire ? Qu’est-ce que vous voulez que les gens retiennent de votre histoire ? Quel est votre message ? Qu’est-ce que vous voulez nous faire ressentir ?
Même si vous savez juste le milieu, si vous savez votre fin, écrivez là, le début viendra sans doute après.
Pas besoin d’une carte détaillé, juste une idée suffit. Si vous êtes motivé à écrire le chapitre final en premier, faites-le. Tout ne commence pas par le début.
Cocooning
Vous participez à un challenge. Oui, c’est dur, c’est le but. Ce qui n’est pas le but, c’est de devenir désagréable ou votre mauvaise place personnelle.
Si vous vous faites du mal, c’est que vous réalisez mal ce challenge.
La première étape, c’est d’écrire sur un support qui vous convient.
Certains rédigent sur des feuilles volantes, d’autres sur un cahier, d’autres sur un ordinateur. Quel que soit votre outil, vérifiez qu’il vous est confortable et que vous êtes à l’aise dessus. Si ce n’est pas le cas, demain, tester un autre outil. Peut-être que vous seriez plus à l’aise sur un autre logiciel d’écriture, ou peut-être plus à l’aise sur des feuilles quadrillées, qui sait ?
La seconde, c’est d’être à l’aise avec votre corps.
Êtes-vous installé confortablement pour écrire ? Pas de douleur articulaire ? Vous êtes à l’aise ?
Chacun sa méthode, mais faites attention à votre santé. C’est important et oui, ça joue beaucoup sur votre motivation.
Enfin, c’est de trouver son rythme avec sois.
Peut-être que vous trouverez plus simple d’avoir plusieurs sessions de vingt minutes dans la journée qu’une heure d’un coup d’écriture. Peut-être que mettre un timeur vous motivera plus. Une boisson, c’est toujours chouette d’avoir sous la main (que ce soit du thé, du café, du chocolat chaud ou au lait froid, ou du soda peut-être). Certains apprécient de grignoter (des fruits ou autres) en écrivant. Certains doivent écrire dans un silence religieux, d’autres écoutent du jazz ou des OSTs de jeu vidéo (sérieux, ces deux styles-là aident à rester concentrer, si jamais vous avez jamais tenté, de manière générale, privilégiez des musiques qui ne sont pas dans la langue que vous utilisez pour écrire).
Du moment que vous êtes à l’aise avec votre façon d’écrire, c’est ça qu’on cherche.
Et peut-être que 50k, c’est juste pas pour vous … Pourquoi ne pas tenter d’écrire simplement 25k ? Le but du challenge NaNoWriMo c’est avant tout de se dépasser, donc n’hésitez pas à adapter votre but selon ce vous avant tout.
Se connaître
C’est une suite du point précédant, mais un peu moins lifestyle et plus écriture.
On est toustes différents quand on approche de nos écrits. On a touste nos méthodes, nos astuces ; et ce qui est applicable pour moi ne sera pas forcément applicable pour vous.
Par exemple, moi j’ai besoin de savoir très en détail où je vais et comment j’y vais. J’ai plusieurs pages rien que pour mon plot, parce qu’avant de rédiger, j’ai besoin de faire un premier plan en acte des actions principales que je découpe en chapitre que je détaille avec une dizaine (ou une trentaine) de lignes où je liste des idées, les dialogues, les actions, les personnages présents, bref, ce qui se passe. À côté de ça, j’ai des documents où j’ai listé mes personnages, mes références de lieux et j’ai aussi un dossier complet avec des notes diverses et variées de sujets que je sais que je vais aborder et galérer (non, j’ai jamais fait de sport de combat, oui j’ai donc une fiche détaillant les parties d’une épée).
Est-ce que vous aurez besoin de tout ça ?
Peut-être pas. En vous connaissant, vous saurez quoi préparer en amont et quoi ignorer parce que vous l’utiliserez pas.
Beaucoup de gens écrivent au jour le jour. Je sais que c’est pas pour moi, je le tente pas, mais ce n’est pas pour autant que c’est une mauvaise méthode. Les méthodes, elles existent pour donner des idées et être adaptées à sois. On fonctionne tous différemment et savoir ce qui marche pour sois, bah ça aide grave à avancer correctement.
D’ailleurs, si vous comptez refaire le challenge une prochaine fois n’hésitez pas à prévoir de modifier les méthodes qui n’ont pas marché pour vous pour que votre prochain NaNoWriMo soit plus confortable pour vous.
NaNoWriMo, plus qu’un souci de motivation, c’est une affaire de focus : pendant un mois vous allez bûcher sur le même projet. Et très vite, votre cerveau va hurler qu’il a besoin d’une distraction. C’est là que c’est important de savoir quand faire une pause et quand reprendre, sans se laisser distraire outre mesure. Il faut connaître son inconscient pour le maitriser et éviter de regarder plus qu’une vidéo YouTube lors de votre pause (bien mérité, il en faut, c’est important).
On peut définir le focus en deux parties : prévenir les possibilités d’interruptions et batailler contre les distractions quand elles arrivent. Si vous faites correctement la première partie, vous aurez moins de la seconde. Par exemple, si vous pouvez vous isoler dans une pièce avec un casque réducteur de bruit extérieur en prévenant qu’il ne faut pas vous déranger, vous serez moins distrait par les bruits dans le reste de votre foyer et personne ne viendra frapper à votre porte. Cela peut aussi être le fait de couper internet pour n’avoir accès qu’à votre logiciel d’écriture ou carnet. À vous de voir quelles sont vos distractions les plus fréquentes et les retirer de vos moments d’écriture autant que faire se peut.
Dernier conseil pour la route : se souvenir qu’on écrit aussi pour sois avant le succès (même si yep, les bons retours sur ce qu’on fait nous nourris tous et nous aide à avancer, on est d’accord, mais ça doit pas devenir notre fuel) est aussi important.
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