Pas de scanner ? Pas de soucis !
Certes le scanner a des avantages certains, mais les photos aussi !
C’est toujours plus agréable de regarder une belle photo d’une illustration où on peut admirer les détails qu’une photo prise rapidement, sans focus, pleine de grains et avec des couleurs tirants sur le jaune où on a perdu les couleurs et la quasi-totalité des détails …
Bien sûr, les photos remplaceront jamais le fait de voir en vrai une oeuvre, on est d’accord, mais ça fait une vraie différence de voir une petite photo toute naze qu’un beau cliché en ligne.
Ce petit article est là pour vous aider, j’suis pas photographe, bien sûr, mais la plupart de mes conseils sont assez connus pour que vous puissiez les relire ailleurs et/ou les vérifier par vous-même.
Scanner VS Photographie
Je scanne toujours mes illustrations par défauts, parce que j’ai un scanner et j’aime garder une version numérique de tous mes travaux qui est en 300dpi et où tout est parfait. C’est une façon de les préserver dans le temps, même si je vends l’original ou qu’il lui arrive quelque chose (c’est encore jamais arrivé et je croise les doigts pour que rien n’arrive à mes originaux que je compte garder chez moi).
Les scannes bien propre, bien cadré, c’est très bien pour les portfolios. Pour faire des tirages, aussi. Dès que ça a un but un peu pro quoi.
Le souci du scannage c’est qu’on perd un peu du contexte et de la spontanéité de la chose. Si je veux présenter un dessin en cours, un scan va le rendre plus froid et moins attrayant à l’oeil … En prime, pour les WIP (work in progress) ça retire l’atmosphère autour de l’illustration (des fois c’est bien, souvent, pas vraiment).
Même pour un dessin finalisé, c’est bien souvent plus sympathique de le partager avec en fond son bureau, quelques crayons et du contexte qui raconte une histoire. Ça donne envie d’interagir, c’est moins froid.
Enfin, je sais que je préfère regarder les WIPs des autres gens quand c’est une jolie photo (même bien cadré) que juste un scan. C’est mon avis, mais je sais que je suis pas la seule. Pensez-y : vous préférez quoi comme image sur vos réseaux sociaux ?
Les photos c’est bien quand il s’agit de partager, surtout sur les réseaux sociaux.
Matériel pour photographier
La réponse rapide c’est : ce que vous avez sous la main. Que ce soit un smartphone qui fait photo ou un appareil photo. Le tout est que ça fasse une photo d’une qualité correcte, même si elle ne dépasse pas les 1000px de larges.
Investir dans du matériel pro si vous prenez qu’une photo tous les trois jours de votre carnet, ça vaut pas trop le coup. Surtout qu’il y a de grandes chances que vous avez déjà un smartphone qui prend des photos d’une qualité très correcte.
Bien sûr, votre confort est à prendre à compte, donc peut-être qu’un autre matériel sera plus adapté, plus rapide à sortir, plus facile à installer, et caetera, mais si vous pouvez faire des photos de bonnes qualités à faible coût (de temps et d’argent), préférer cette option.
L’option téléphone est ma préférée.
Je prends mon téléphone qui traîne près de moi, je vais dans un endroit éclairé (souvent je bouge pas de mon bureau, merci les lampes blanches), je prends quelques clichés, je sélectionne celui que je préfère, si besoin est je retouche sur une application ou directement sur la galerie de mon téléphone et TADA. Emballer c’est pesé, j’peux partager.
Et le résultat me convient, alors que j’ai un téléphone pas très cher (<200€). Je l’avais choisi parce qu’il avait une caméra de bonne qualité. Si vous voulez faire des macros, je sais qu’il existe des objectifs à monter sur vos téléphones portables (j’me suis toujours dit qu’un jour j’en aurais, mais comme je peins pas souvent en traditionnel, j’ai pas encore investie).
Je sais que des gens utilisent un trépied, mais c’est souvent des gens avec des grandes oeuvres/peintures qui demandent en effet de ne pas pouvoir stabiliser leur coude sur leur table/bureau.
Donc si vous en avez besoin, vous pouvez investir, il en existe des petits pas trop chers.
L’essentiel de votre matériel et le plus important c’est : une bonne lumière et un beau fond.
Avoir un bon appareil photo c’est cool, mais si vous savez pas vous en servir et qu’il est relou à mettre en place … vous allez pas l’utilisez longtemps.
Lire un manuel d’utilisation c’est pas drôle, mais c’est la base pour maîtriser son appareil (photo ou smartphone) et combiné à la lecture de tutoriels, c’est un investissement (de temps) qui vaut de l’or.
Prendre une bonne photo
La lumière
C’est le plus important, donc j’vais tâcher d’être la plus précise sur le sujet sans être trop rébarbative.
Déjà, le flash : éteint. Toujours.
Le flash ça cause plein de soucis tel que la colorimétrie qui part aux fraises, des réflexions, des zones où l’image est cramée pour pas dire blanche … Plein de soucis dont on peut aisément se passer quoi.
Si vous êtes dans la pénombre, trouvez une source de lumière ou attendez, ça vaudra mieux.
L’éclairage c’est ce qui donne toute la différence entre une bonne et une mauvaise photo.
Si trop peu de lumière entre dans le capteur, vous aurez une photo floue, pleine des grains/bruits et les couleurs se mélangeront entre elles. Pas du plus bel effet quoi.
Si vous avez une lumière suffisante, la photo sera nette et si avez un éclairage naturel, les couleurs seront plus vrais et ressemblante à l’oeuvre originale. Vous avez tout à y gagner puisque vous vous retirez le temps de retouche couleur.
La lumière naturelle (du soleil quoi) est à privilégier aux lumières artificielles (qui viennent d’une lampe).
Les ampoules sont rarement d’une couleur « neutre », généralement elles tirent soient vers le bleu ou le jaune, ce qui fausse la balance des blancs et donc les couleurs de votre photo. Vous pouvez bien sûr retoucher la colorimétrie pour contrebalancer, mais il vaut mieux directement avoir la lumière naturelle et les véritables couleurs.
Avoir une bonne lumière naturelle s’obtient facilement en se plaçant près d’une fenêtre la journée. Même si le ciel est couvert, la lumière vous parviendra diffusée, ce qui adoucira les ombres.
Ou dehors. Dehors c’est bien aussi si vous avez un endroit sympathique où faire vos photos.
Si vraiment vous pouvez pas obtenir un beau soleil, tentez d’avoir une lampe avec une couleur » neutre » (comme dit plus haut, pas trop jaune, pas trop bleu quoi).
L’angle de prise de vue
Il y a pas mal d’angles qui sont sympathiques visuellement et permettent de bien voir les détails de son illustration.
Il n’y a pas d’angle magique ceci dit, tout dépend de l’illustration et il faut souvent en tester quelques-uns avant de trouver le bon.
Voilà les plus classiques qui marchent presque toujours :
– une vue du dessus bien perpendiculaire
– un angle assez bas (mais pas trop pour pas déformer l’image) venant de la droite
Le tout avec un peu d’espace vide autour, avec ou sans outils en vue. Le but est de laisser l’illustration respirer un peu et ne pas trop centrer (sauf si vous voulez montrer un détail en particulier, là, allez-y en macro et collez votre détail).
Si vous faites votre photo en intérieur et que votre surface réfléchit (je pense au vernis par exemple, ou au verre du cadre), tentez un angle de 45°, c’est celui qui vous permettra de limiter les réflexions.
Bien sûr, prenez l’angle de 45°, mais n’oubliez pas de garder l’illustration et l’appareil photo parallèle au sol pour éviter les distorsions. C’est là que les tripodes sont utiles.
Si vous n’en avez pas, calez vos coudes contre votre corps, cela limitera vos tremblements.
Le fond et la mise en scène
Idéalement, vous prendrez vos photos sur le vif, sur la table/le bureau sur lequel vous peignez/dessinez et avec vos outils disposez comme vous les avez utilisés. De façon à ce que vos photos reflètent votre méthode de travail dans la vraie vie de la réalité véritable.
Mais comme vous avez besoin d’une bonne lumière sur votre illustration, bah, c’est pas toujours possible de prendre la photo sur place si la luminosité est pas idéale.
Dans ce cas, n’hésitez pas à bouger votre illustration dans votre maison à la recherche d’un coin sympa et bien illuminé (ou même hors de votre maison, vous limitez pas si vous en avez la possibilité).
Rappelez-vous que votre fond (votre bureau à priori) ne doit pas attirer l’attention plus que votre dessin. Votre photo doit mettre en valeur votre illustration, pas votre table (même si elle est très jolie, votre table). N’hésitez pas à cadrer plus proche ou à retirer des outils si besoin est.
Dans la même idée, retirez les objets qui peuvent distraire ou qui n’ont pas de rapport avec votre illustration (emballage de gâteau, sopalin ou autres).
Si vraiment votre table est pas jolie ou prend trop d’attention par rapport à votre illustration, vous pouvez acheter de grandes feuilles de papiers neutres non réfléchissants (quand je dis neutre, je parle de couleurs, privilégiez du blanc, du beige, du noir ou du gris).
Vous pouvez aussi utiliser une couleur vive ou pastel, bref, une couleur qui contraste avec l’illustration, parce que c’est plus fun ou sympa, mais pensez quand même à ce que ça n’accapare pas toute l’attention (c’est toujours le même souci).
Vous pouvez vous amuser pour les objets qui entourent votre illustration : disposez autrement vos outils, rajoutez une carte de visite bien en évidence comme signature temporaire, un objet qui vous est cher … Amusez-vous, mais n’en rajoutez pas trop. Si ça fait fabriqué, ça donne pas envie de regarder de trop près et (vous me sentez venir) ça distraie de l’illustration.
Réglage de colorimétrie
Vous avez pris votre photo, mais vos couleurs sont pas vraiment fidèles à la réalité …
Soit vous avez mal fait votre réglage de balance de blanc, soit il faudra retoucher.
Comme il vaut mieux prévenir que guérir, il vaut mieux faire votre balance des blancs avant de prendre votre photo (je reparlerais plus tard d’une retouche après avoir pris la photo).
La plupart des appareils ont une correction de balance des blancs automatiques.
Si ce n’est pas le cas (ou que l’appareil fait mal son travail), vous pouvez le faire facilement en prenant un bout de papier blanc et en ajustant le réglage (regardez dans votre manuel, l’option est différente pour chaque appareil) jusqu’à ce que ça ne tire plus vers le bleu ou l’orange, vous chercher à avoir un blanc pur.
Les trombones et pinces
Ce sont deux outils indispensables si vous prenez des photos de votre carnet.
Les pages ne tiennent souvent pas en places et si vous ne les tenez pas, le carnet se referme.
Pour éviter ça, vous pouvez utiliser des pinces (de chaque côté, sur un seul côté ou en haut des pages, selon la position de votre illustration) pour forcer le carnet et les pages à rester en place, ouverte.
Il existe plein de taille différente de pinces à papier, certaines plus grosses que d’autres. Prenez en une qui correspond à l’épaisseur de votre carnet.
Vous pouvez aussi utilisez du washi-tape, mais si votre carnet est épais cela ne maintiendra pas vraiment en place les pages et surtout, cela risque d’arracher le papier (selon la qualité du carnet et du washi-tape).
La photo en premier, l’encadrement après
Pour les peintures, pensez à prendre vos photos avant de vernir.
Le vernis (et le verre si vous comptez encadrer) crée des réflexions pas toujours gracieuses et qui empêchent de voir correctement votre peinture.
Si vous en avez la possibilité, prenez donc une bonne photo avant de passer le vernis.
Quelques spécificités du téléphone Android
(notez que je n’ai pas accès à un autre type de smartphone, mais que le fonctionnement doit être similaire, donc je ne ferais pas de paragraphe pour)
Il existe de nombreuses applications de retouches photo dans le store.
Si les options de bases sont disponibles dans vos options de capture de photos, des fois on a besoin d’un peu plus d’option ou de précisions.
C’est là que les applications sont utiles.
Certaines vont très loin avec la possibilité de rajouter des stickers, effets ou filtres, voir même de l’animation !
Mais il en existe aussi des très basiques qui font très bien l’affaire.
N’hésitez donc pas à en tester plusieurs pour voir celle qui vous convient.
Personnellement quand les options de retouches de mon téléphone ne me conviennent pas, j’utilise PicsArt. C’est simple et rapide, surtout il a plein d’options pour éliminer l’acné (oui, je m’en sers principalement pour mes selfies, du coup).
Si vous n’avez pas de scanner, je sais que le store regorge d’application pour scanner des documents. C’est l’occasion d’en trouver un remplaçant adéquat.
Retouche photo
Vous avez votre cliché. Il est beau. Il est bio. Mais il est vraiment pas très fidèle à la réalité … Ou mal cadré.
En toute logique, à moins que les réglages automatiques de votre appareil soient fantastiques, il ne prendra pas votre illustration telle qu’elle apparaît dans la vraie vie.
Pas de panique, ça arrive.
Il faut juste le retoucher un peu.
Pour cela, on utilise un logiciel (ou application) de retouches photo !
Il en existe plein ! Genre, PLEIN.
Sur votre ordinateur, il existe des logiciels en ligne ou à installer. Dans ce que je connais, il y a Photoshop, Gimp, PicMonkey et Pixlr. En fouillant un peu, vous en trouverez sans aucun doute un qui vous convienne.
Maintenant que vous avez un logiciel (et lu un peu de sa doc, idéalement). Qu’est-ce que vous allez retoucher ?
D’abord, le cadrage s’il était pas idéal de base. Vous voulez retirer les éléments disgracieux qui entrent dans le cadre, ou recentrer sur l’illustration.
Ensuite, sans aucun doute, la balance des blancs pour avoir vos couleurs justes. Peut-être un peu votre contraste pour que vos blancs soient bien blancs et vos noirs bien noirs.
Après vous pouvez entrer dans le détail : retirez un peu de poussière sur le bureau avec un outil de clonage, rajoutez une signature sur l’image, rajoutez un texte … Les possibilités sont pas mal infinies.
Sachez quand vous arrêtez.
Comme on dit « Less is more » (c’est la version anglophone de notre « Le mieux est l’ennemi du bien », mais voulant plutôt dire « en en mettant moins, on en a plus »). Cela veut pas dire que vous devez chercher à avoir une photo très épurée et pleine de vide (sauf si ça vous plait), juste qu’il faut savoir ne pas trop en rajouter ou en modifier.
Il n’y a pas de bons repères pour savoir quand arrêter, sinon notre instinct. Quand une photo vous plait, arrêtez-là. Il vaut mieux retoucher le moins possible vos photos et montrer fièrement ces imperfections.
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