À chaque article où je vous présente mes illustrations, il arrive un moment où je dis en peu de mots » je peins mon personnage « . C’est bien beau, mais à chaque fois je ne vous en dis pas plus.
Parce que je le dis à chaque fois et que j’ai pas trop envie de me répéter, mais aussi parce que ça prendrait pas mal de place que de lister tout ce que je fais lors de cette étape.
Il était cependant temps que je vous en parle en long, en large et en travers !
Ma technique est sensiblement la même depuis quelques années, ce qui change ce sont seulement mes connaissances pour le faire de façon plus efficace. Je vais tout vous expliquer ! Vous verrez, en fait, c’est méga simple.
Comment peindre des chevaux, étape par étape
1/ Le croquis
Sans trop de surprise, en premier lieu, il faut faire le croquis. Il sert à définir toutes les formes et volumes du cheval, cela me servira de repère plus tard.
Généralement, je le réalise sur mon fil de fer, directement et aussi proprement que je le peux. Ce n’est pas parfait (c’est pas un lineart), mais je repère immédiatement tous les détails de mon cheval.
De manière générale, j’utilise plusieurs couleurs pour différencier les éléments. Par exemple une couleur pour le corps, une seconde pour les crins et une troisième pour les accessoires (il n’y en a pas dans mon exemple).
Si vous voulez savoir dessiner un cheval comme moi, ça tombe bien, j’ai réalisé un article sur comment dessiner facilement un cheval.
J’y explique aussi ce qu’est un croquis en fil de fer.
2/ Les aplats
Je prends ensuite un brush à bord dur, généralement le brush rond de base de Photoshop et je prends mon temps pour poser les aplats. Il s’agit d’une couleur uniforme qui définit les bords de chaque objet, avec sa couleur globale de fonds.
Par exemple Alekiss est alezan, donc mes aplats sont en deux teintes de bruns. Mon cheval aurait été tout noir, mes aplats auraient été de cette couleur.
Ce sont les véritables couleurs qui se trouvent sur la feuille de référence (aussi appelée couleurs locale), puisque j’applique plus tard les teintes d’ambiances.
Le but est d’avoir ma forme finale et mes contours propres.
3/ Les teintes analogues
Sur chaque élément réalisé lors de l’étape des aplats, je vais appliquer les différentes teintes du personnage. Les personnages sont rarement aussi uniformes qu’on cherche à nous faire croire et un peu de variation ne fait jamais de tort.
Chaque nouvelle couleur introduite est sur un calque d’écrêtage à part, cela me permet de ne pas dépasser des aplats réalisés précédemment, mais aussi de pouvoir modifier à tout moment tant que je n’aime pas le résultat.
Dans le cas d’Alekiss, lors de l’étape de teintes, je lui peints bien entendu ses diverses taches blanches qui la rendent unique. J’introduis des teintes de roux dans ses crins, des teintes de bruns dans sa robe (on ne le voit pas souvent, mais elle a la robe pommelée, surtout au niveau du ventre) et du rose au niveau du visage.
Toutes ses différentes teintes aident à la rendre plus réaliste, puisque rien n’est jamais uniforme à 100%, surtout chez les animaux.
Si on réalisais un humain, j’ajouterais des teintes de rouges/bronze sur la peau, par exemple. On peut rajouter du bleu dans les verts, du violet dans les rouges, du bleu dans les gris et caetera et autant qu’on veut, juste pour avoir des dégradés et de la variation dans les teintes.
Après avoir fini mes différentes teintes, je peins les détails que j’ai omis jusque-là.
Généralement, il s’agit de la bouche, du nez et des yeux. Parfois il y a des cicatrices à rajouter ou d’autres détails, c’est là que je les peints.
Pour l’oeil, je le réalise sur un calque à part et mets directement les ombres et lumières. Je pourrais faire ça plus tard, mais en règle générale, je le fais à ce moment de ma coloration.
Voici un exemple de ce à quoi ressemblent mes calques à cette étape de la peinture sur mon personnage.
Chaque élément est dans son calque et possède plusieurs calques d’écrêtage.
Tant que je n’ai pas jugé les couleurs correctes je peux donc les modifiers sans influencer les autres.
Je ne les nomme pas habituellement, en dehors des calques principaux, mais pour que ça soit lisible pour vous je l’ai fait exceptionnellement.
Quand le résultat me va, je fusionne les masques d’écrêtages avec leur calque.
4/ Les ombres et lumières
Après avoir tout bien écrasé mes différents calques pour qu’il m’en reste un minimum, je prends la teinte de mes ombres (qui dépends de ma peinture, mais généralement il s’agit d’un bleu ou d’un violet), crée un nouveau calque d’écrêtage que je mets en mode produits et avec un brush à bord doux, généralement à texture craie, je place toutes mes ombres en faisant attention aux volumes des muscles et à la direction du soleil.
Le but est de donner du volume au cheval.
Sur un autre calque en écrêtage, je prends un jaune (ou la couleur de ma source lumineuse) et avec le même brush je crée des rehauts de lumière.
À chaque couleur, j’ai tendance à partir d’un gros brush en opacité réduite pour créer les grosses zones d’ombres et au fur et à mesure, réduire la taille du brush et appuyer plus sur mon stylet pour créer des ombres plus franches et créer du détail.
Je pars de la globalité de la forme pour aller vers les détails, quoi, cela permet d’avoir rapidement une vision d’ensemble de la direction de la lumière et garder une certaine cohérence dans l’ensemble.
Globalement, voilà une vidéo qui montre comment je pars de gros brush pour aller vers le détail :
Comme on peut le voir ici, on voit que pour mes ombres (le calque Mode produit), j’ai rempli au pot de peinture de ma couleur d’ombre et j’ai retiré la couleur avec un brush de l’outil gomme pour faire apparaître la lumière.
J’alterne la méthode par ajout ou retrait d’ombre sans vraiment de logique, je fais juste généralement à ce qui me semble le plus rapide sur le moment.
J’en ai parlé plus haut, mais je ne l’ai pas utilisé dans cet exemple, mais entre le calque des couleurs locales et les calques d’ombres et de lumière, il est de bon ton de rajouter un calque de couleurs d’ambiances.
Ce que c’est ? Il s’agit des couleurs de la scène, mais aussi des couleurs pouvant être réfléchies. Par exemple, de nuit il va s’agir d’un calque bleu pour bleuter le sujet et l’intégrer à la scène, devant de l’eau, ce sera des zones de reflets de l’eau … Bref, c’est un calque pour adapter les couleurs du cheval à son environnement. Il s’agit de reflection de la lumière. Un calque de couleur en mode teinte fait très bien l’affaire la plupart du temps. Je vous montre ça avec des balles :
Les couleurs autour du sujet influent toujours au moins un peu les couleurs » réelles » de celui-ci. C’est donc toujours bon après avoir fait les aplats d’ajouter un calque pour régler tout ça par réglage de colorimétrie.
5/ Dernier détail
Quand tout me semble bon, j’ai tendance à rajouter un calque au-dessus de tout mon perso pour y peindre quelques derniers détails ou rajoutez de la texture.
Le faire sur un calque tout neuf me permet de peindre en voyant tous mes calques d’un coup et sans passer mon temps à farfouiller dans les calques en dessous : le résultat est immédiat et je peux corriger les derniers trucs qui me chipotent.
Rajoutez une ride, un pli, un crin, peindre plus en détail la narine … bref, tout ce que je trouvais disgracieux jusque-là.
Et pour peindre des humains ou tout autre animal ?
On passe par exactement les mêmes étapes !
C’est parfois un peu plus long avec les humains parce qu’il faut peindre chaque élément de son habillement avec les mêmes étapes, mais en dehors de ça, la technique est exactement la même. Je ne change pas ma méthode.
Voilà, avec ça, vous savez tout de ma technique, classique, mais efficace.
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